Une pipe, un crâne chauve, et une voix douce et légèrement flutée. Voilà Jean Lebrun, l’animateur de l’émission « Travaux publics » sur France culture. Une heure de bonheur, en semaine, vers 19 heures, et nous étions, nous, les auditeurs, transportés sur des sommets d’intelligence et d’inpertinence. Et c’était bon, très bon…
Et puis plus de Jean Lebrun depuis la rentrée, pour des raisons que je n’ose pas imaginer. Voilà qui est bien triste. J’avais modestement participé à une émission sur Paris. J’en garderai un très bon souvenir. Ci-dessous mon message d’adieu sur le blog de l’émission (lien dans la colonne de droite).

Alors là… Dur dur…L’autre soir, je voulais faire comme d’habitude et préparer mon humble repas familial en vous écoutant. Mais, en tournant le bouton de la TSF, ne revinrent vers moi que des échos fumeux, de la musique à robinets et de la publicité – encore! – pour une nouvelle marque de support-chaussettes… Las… Je me suis dis alors à moi-même, tout en nouant le cordon de mon tablier : – Jean Lebrun n’est pas rentré de vacances! Et ben mon vieux, y’en a qui ne s’emmerde pas! Et puis j’ai écouté autre chose, mais je n’étais pas content, votre voix me manquait et, du coup, je gâchais mes carottes en les épluchant de travers. Le repas qui s’ensuivit fut raté, mauvais… Il manquait quelque chose. Peut-être une pointe de sel? Ou du poivre? Oui, c’est ça!
Puis les autres soirs furent aussi ratés que les autres : vous n’étiez pas là… Quand alliez-vous revenir?
Et il m’a pris l’idée de consulter les programmes de France culture. Aïe! Oh non… Ce n’est pas possible?
VOUS… Ne plus parler sur les ondes. J’ai la berlue!
Et j’en ai parlé à ma femme. Quoi? Son emission supprimée?
- Il paraît qu’il veut prendre de la distance. Il doit en avoir marre…
- Mais, mon pauvre ami, tu ne seras donc toujours qu’un naïf : il a été viré. Vi-ré! Encore un coups des politiques…
Je suis retourné à mes casseroles. C’était préférable.
Vous pouvez vous vanter de m’en avoir appris des choses, sur des tas de sujets, de m’avoir fait rire, ému, si si!
Nous avons entendu des échos de la France profonde, grâce à vous, et aussi des avis plus ou moins justes, des artistes qui chantaient parfois bizzarement, des mémés formidables, des lecteurs inconnus et intellos qui donnaient envie de lire…
Et puis il avait vous… Quand je vous ai rencontré, vous m’avez terriblement impressionné. C’était au Grand palais à la fin de l’année 2006. J’étais ravi de voir enfin de près celui à qui je devais tant d’heures merveilleuses de radio. Je n’ai pu dire que des banalités mais ce n’était pas votre faute…
Bonne route, monsieur Lebrun, et revenez-nous vite.
J’ai encore envie de me sentir moins bête en vous écoutant.
Je lâche mon économe… et vous serre la main.
Toutes mes amitiés
Rodolphe Trouilleux
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