Pour des raisons strictement professionnelles, j’ai visité cette semaine l’arc de triomphe, le « vrai », celui de la place Charles de Gaulle. C’était vraiment par obligation, car je n’aime pas ce monument. Je le trouve pompeux, massif, très « 19e siècle » dans le mauvais sens du terme…
Il faut dire que je n’y avais pas remis les pieds depuis…. 35 ans? Pour un Parisien, je crois que c’est le dernier « monument » que l’on songe à visiter. A tort, car il faut reconnaître que, vu de près, il en impose et qu’ensuite l’iconographie qu’il présente est très intéressante.
Un profil de médaille…
Je savais que, depuis peu, les salles d’exposition avaient été transformées. Je m’en étais fait une idée fausse, bien fausse.
Quelle surprise!
Plus de 150 marches pour se sentir bien vieux en arrivant au but!
Aménagée par un cabinet spécialisé dont je tairais le nom, la grande salle présente une succession d’écrans plasma sur laquelle défillent, d’un côté, les images des « guerres » et de l’autre l’historique de la construction de l’arc. Affligeant. Les images se succèdent à un tel rythme que l’on ne peut s’arrêter sur aucune. Migraine assurée. On se demande ce qu’on voulu faire nos aménageurs et décideurs. Peut-être transformer l’arc en annexe de Disneyland? Les touristes regardent tout cela d’un air abasourdi.
Les fameux écrans « ludiques et conviviaux »
Visiter un monument pour regarder la télé : un comble!
Le plus cocasse : les deux bornes « interactives » (Nitendo n’est pas loin). Le visiteur fait pivoter sur un axe un petit arc de bronze pour animer une maquette transparente sur laquelle apparaissent les reliefs du monument. Par exemple la « Marseillaise » de Rude est localisée sur la maquette et l’image du groupe est projetée sur l’écran où apparaît la légende. Interactif, ludique, inutile, tape à l’oeil, nul. Mais, rassurons-nous, ce joujou qui ne tardera pas à être déglingué à forcement coûté fort cher!
Quant au reste : une très belle maquette – toujours jolie, une maquette – un monument aux morts, et une librairie bazar devenue classique. Petits soldats en promotion à 5 euros le paquet de douze.
Une bien belle maquette pour un bien beau monument
Les panneaux explicatifs fixes, non sponsorisés par Aspro? : ringards! Un récit linéaire et clair de l’historique des lieux? : Non mais, vous rigolez? Un hommage solennel rendu aux anciens combattants? : Décidément, mon pauvre vieux, vous êtes complètement dépassé!
Le « Nintendo » de l’Arc de Triomphe…
Partie gratuite
Au moins, la vue est belle, par beau temps, sur la terrasse, quand on regarde entre les pics anti-suicide d’une laideur effrayante!
Je n’ai pas payé l’entrée au monument – eh oui, on a ses petits avantages! – Tant mieux!
Un symbole foulé par des millions de pieds…
Deux traces mystérieuses… Des vieux trucs rouges!
Le plus insolite : deux traces rouges ménagées lors de la restauration des voûtes du deuxième étage. Interwiew de la caissière de la librairie, juste en dessous : « ça? J’en sais rien!. Deuxième interwiew des gardiens sur la terrasse : « ah, les trucs rouges? Les architectes les ont laissés quand ils ont restauré la voûte. Il paraît que c’est vieux! ». Nous n’en saurons pas plus : pas de panneau explicatif pour le pékin. Pourquoi prendre tant de précaution et laisser ensuite le visiteur dans l’ignorance?
Un des éléments de la grande machinerie nécessaire pour gérer l’immense drapeau de l’arc
Pas d’explication non-plus . Tout cela ne peut intéresser que les mécanos… Et il ne viennent jamais voir l’arc. Ils bossent!
Regard en direction de Montmartre
Faites ce que je dis…
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