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Archives pour février 2009

Errances parisiennes… Petite frite et Yorkshire

Mercredi dernier… Je sors des archives de Paris et m’engage rue de Belleville. C’est un moment très animé, l’heure de midi, où je croise sur mon chemin des passants armés de sandwiches. Que ce haut de la rue de Belleville est déprimant… Je marche, je marche presque comme un automate et poursuis mon chemin en traversant le quartier de « Télégraphe » et celui du « Chinatown » de Belleville, d’où la vue s’étend au loin vers la plaine parisienne. Et puis me voici boulevard de Belleville, que je traverse pour rejoindre la rue du Faubourg du Temple. Un coin haut en couleurs, un peu sale, mais rappelant les quartiers grouillants et populaires du vieux Paris. Des odeurs de frites mêlées à celles de Kébab frôlent mes narines… Je traverse le canal Saint Martin, passe devant la statue de la « Lorette » puis continue mon chemin pour déboucher place de la République. J’avise, au loin, l’enseigne d’un « Quick »… Une fois n’est pas coutûme! Après avoir commandé mon modeste repas composé d’un « long bacon », d’une petite frite et d’une eau gazeuse, me voilà assis à une table haute. Un homme assez jeune fait la manche pour son sandwich…

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Plus loin, près de la vitrine, sont attablés deux compères à l’allure originale, un porte-voix posé à côté. Vont-ils manifester après le hamburger? L’un d’eux se lève. Il est étonnant : un bonnet de laine sur la tête, il a attaché une boîte portant une inscription (non notée, je sais, je fais mal mon boulot). Juste en dessous, la tête d’un Yorkshire dépasse, très drôle. Derrière le bonhomme, un autre panneau : « Obama sauve-nous, Sarko est très méchant ».

Je termine mon brouet et sort du « restaurant ». Aux réverbères sont accrochés des panneaux de la Ville de Paris demandant aux Parisiens : « quelle place de la République pour demain? » Vaste question! Laissez-nous cet espace d’expression, pour que, longtemps encore, nous puissions y croiser des originaux avec panneaux au ventre et chien dans la poche.

Oh oui ! Le Fast food aurait été bien triste sans la présence amusante et décalée des compères au porte voix.

La truie qui file

Le musée Carnavalet conserve dans ses collections une enseigne animalière très amusante : « la truie qui file ». Cette sculpture de pierre figure cet animal tenant une quenouille pendant que ses petits la tètent goulûment. Au XIXe siècle, elle ornait encore le n° 87bis de la rue Saint-Antoine et en fut retirée après l’incendie de l’immeuble en 1868. D’éminents historiens se sont penchés sur l’origine de cette image, et l’un d’eux a trouvé la mention dans le terrier du roi, au début du XVIIIe siècle, d’une enseigne de la « louve qui file » à cet emplacement. Il ne peut faire aucun doute qu’il s’agit d’une erreur d’interprétation. L’enseigne présentée au musée représente bien une truie. On a longtemps cherché la légende parisienne qui serait à l’origine de cette représentation sympathique, en oubliant qu’il en existait plusieurs tant en France qu’en Angleterre depuis le XIVe siècle, qui servaient d’enseignes à des aubergistes, marchands de draps ou tisserands.

 

En réalité, cette image, toute symbolique, est celle de la maternité aimante et travailleuse, et de légende, point n’existe.

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La truie qui file de la rue de la Cossonnerie…

Une autre image provenant de l’angle formé par la rue Pierre-Lescot et celle de la Cossonnerie serait conservée au musée de Cluny. Elle servit à une aimable coutume en usage à l’époque de la mi-carême. Après quelques libations, des jeunes gens désignaient un garçon et une fille et les hissaient sur leurs épaules, puis se rendaient devant l’enseigne. Là, les deux infortunés devaient baiser respectueusement l’image puis, aussitôt, se cracher au visage car seule la truie devait être honorée.
Si des inconscients préféraient s’embrasser la figure, ils étaient aussitôt déculottés et fouettés devant la foule.

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Et sa libre interprétation en gravure…

 

Une autre coutume tout aussi sympathique était observée par le chapitre de Notre-Dame. Sur le parvis de la cathédrale avait lieu chaque année, pour marquer la fin du carême, le marché aux « bacons » mot qui désignait autrefois le porc et que nos amis d’outre-Manche n’ont pas oublié. On profitait de l’occasion pour bénir un jambon et les membres du chapitre participaient à un repas « baconnique » constitué exclusivement de porc.

La guibolle de Sarah!

D’un goût exquis, cette histoire de jambe, celle de Sarah Bernhardt gisant dans les locaux historiques de la faculté de médecine de Bordeaux.

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Sarah par Nadar… Jeune et jolie!

En février 1915, l’actrice se fit opérer dans une clinique bordelaise d’une tuberculose osseuse du genou, probablement gangrené. Sa jambe droite fut alors coupée au-dessus du genou.
Allez donc savoir pourquoi, le membre de l’illustre tragédienne fut alors conservé au laboratoire d’anatomie dans un « musée des curiosités » de l’Institut médico-légal à côté d’un coeur poignardé, un foetus de siamois, une corde de pendu et autres joyeusetés…

En 2000, le laboratoire de médecine légale déménagea, abandonnant derrière lui de nombreuses pièces. Des travaux engagés en 2008 dans les anciens locaux firent réapparaître la guibolle de Sarah ou plutôt une jambe « anonyme » dans le formol et dans un bocal en verre. Subsiste un bout d’étiquette portant l’ inscription « S ». Mais c’est une jambe « assez grossière et courte qui se termine par une sorte de masse de chair en forme de botte orthopédique, sans orteil ». « On me l’a présenté comme étant la jambe de Sarah Bernhardt », assure l’auteur de Bordeaux secret et insolite. Michel Bénézech, l’ancien professeur associé des universités en médecine légale, indique : « Sur la photo et dans la réalité, c’est une jambe gauche coupée au-dessous du genou. Ça ne peut pas être celle de Sarah Bernhardt, qui était droite, longue et maigre ».

Derrière cette histoire se cache un certain Emile, « un coquin, catcheur, qui ne voyait pas toujours très clair », mort depuis, et qui aurait « incinéré la jambe de l’actrice », par erreur. Et le professeur Bénézech de continuer : après s’être rendu compte de sa bêtise, il a certainement collé la bonne étiquette sur l’autre jambe, la mauvaise ! »
Ah ! Sacré Emile tout de même…

Des expertises ADN, trop coûteuses, ne seront pas engagées.
Pauvre Sarah, repose en paix !

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Une amusante image publicitaire. De gauche à droite : Sarah Bernhardt, Cléo de Mérode, la belle Otéro et Yvette Guilbert

Paysages en danger!

Nous venons d’apprendre que le Parlement vient de voter un amendement à la loi de relance dite « accélération de la construction », proposé par Madame de la Raudière, députée d’Eure-et-Loir, supprimant « l’avis conforme des architectes de bâtiments de France aux permis de construire et autorisations de travaux, dans les zones de protection du patrimoine et des paysages ». Je vous conseille de lire notamment les commentaires qui suivent les premiers articles dont celui-ci qui résume à la perfection les risques d’une telle modification de la loi : Cette suppression a pour ambition affichée d’accélérer les projets de constructions par la diminution des contraintes « pesant » sur les porteurs de projets.Cependant, sous couvert de protéger l’économie du pays, n’est-on pas en train de faire disparaitre petit à petit les ABF et leurs services ? Ou tout au moins de limiter les protections aux seuls monuments classés ou inscrits en éliminant la notion d’abords, essentielle aux monuments historiques ?En effet, les ZPPAUP, instaurées à la demande des communes (je tiens à le préciser), ont pour objectif de protéger des sites de qualité exceptionnelle par des réglements précis. Elles sont donc mises en place sur les lieux les plus importants pour le patrimoine français. L’avis conforme des ABF permettait un contrôle réel des projets dans ces lieux emblématiques. Si il disparait, le patrimoine perdra un atout important : ses abords et sa présentation ne seront plus réglementés sauf par des mairies dont il n’est pas toujours la priorité.Si il n’y a plus d’avis conforme dans ces zones emblématiques du patrimoine, cet avis va-t-il subsister longtemps concernant les périmètres de protection des monumentshistoriques ?

>>> Urgent! Lire les articles en liens dans la colonne de droite!

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Les affaires sont les affaires!

 


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