Archives pour mars 2009



Mecton à casquette!

Le profil d’un mecton à casquette que j’ai découvert récemment dans une cave du quartier du Palais royal. Traçé au charbon, il a toutes les allures d’un mauvais garçon du début du 20e siècle. Trouverai-je d’autre vestiges de ce type dans ce quartier ou ailleurs?

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Merci à Daniel pour la photo!

 

 

Un lien? Faites passer! : ParisPerdu

« Ce qui nous incite à revenir en arrière est aussi humain et nécessaire que ce qui nous pousse à aller de l’avant. » Pier Paolo Pasolini

 

Comment ne pas aimer le site de ParisPerdu? Des photos noir et blanc nous rappellent une réalité poignante et quotidienne. Nous ne sommes pas en 1900, non, ni en 1930 mais ces belles images ont « de la bouteille » et de la meilleure car c’est un « oeil » qui les a capturées. A siroter délicatement pour se rappeler… de la rue Vilin… Chère à Pérec… de la rue de l’Evangile avec son fameux calvaire si cinématographique… Ou de l’impasse trainée… devenue rue Poulbot.

Ce copain des rues de Paris rend aussi hommage aux vieux, ceux qui nous ont précédés dans des ruelles étranges et tortueuses qui ne sont parfois, aujourd’hui, que des souvenirs. Les photos de Willy Ronis, René Jacques et tant d’autres sont épinglées dans ces colonnes, comme de jolis papillons noirs et blancs.

Mais le fameux Pierrot qui anime ce site a lui aussi en main un filet qui lui permet de capturer l’instant, l’éphémère, la fumée brillante d’une cheminée ou l’éclat d’un regard fugitif…

Une bonne poignée de mains, l’ami, et à bientôt pour cheminer ensemble dans cette ville dont nous sommes des amants heureux, comme tant d’autres!

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Impasse traînée devenue rue Poulbot (copyright ParisPerdu)

« ParisPerdu aurait pu s’appeler ParisVolé car si souvent « cette certaine vision » de l’Est de Paris s’est définitivement évanouie, c’est qu’elle a été dérobée au regard par toutes les « avancées de la modernité ».
Arpenter la ville à la recherche d’espaces promis à la démolition ou de personnes dont le destin va en être bouleversé : ce n’est pas pour regretter le passé. C’est pour montrer, nous montrer, nous rappeler, que la ville n’est pas une entité figée. La ville vit … et comme tout être vivant, elle fait parfois des erreurs.
Ainsi va la ville, ainsi va la vie … »
(ex. du site ParisPerdu)

(lien dans la colonne de droite)

William Theodore Peters… Partons à sa recherche… (1)

Visitant une brocante de campagne, j’ai été attiré – comme toujours! – par une caisse en bois remplie de vieux journaux, posée devant un ancien magasin de mode qui avait rouvert ses portes pour la journée. A l’intérieur, d’antiques chapeaux, des poupées fatiguées et d’étranges objets d’étalages étaient proposés à la vente. Je revins à ma caisse. Au milieu des revues scientifiques, des journaux régionaux et d’autres paperasses poussiéreuses, je découvrais un joli petit livre recouvert de percaline rose. Un motif doré de forme rectangulaire ornait son premier plat. Je l’ouvrais et découvrais une page de titre ravissante, très « fin de siècle » toute en courbes et en sinuosités : Posies out of rings and other conceits.

 

La carte de visite glissée à l’intérieur de l’ouvrage était celle de William Théodore Peters. Ce dernier avait jugé bon d’ajouter au crayon mine, son adresse : « 55, Cité des Fleurs Paris (17ième) ». Diable! Me voilà revenu dans le quartier de mon enfance. Je devais acheter ce livre qui me tendait les bras… Combien? Trois euros. Voici. Puis je glissais le petit bouquin rose dans ma poche, non sans l’avoir montré à mon épouse, anglophile convaincue. Je l’avais acheté pour elle.

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Et quelques jours plus tard, en examinant ma trouvaille chez moi, je découvrais que le fameux William Théodore Peters n’était autre que son auteur! Sur la page de garde, il avait écrit une très belle écriture, cette dédicace : « To Sydney Churchill esquire. From William Theodore Peters. Paris september the eighteenth 1903 » (Pour Sydney Churchill de la part de William Théodore Peters. Paris, le 18 septembre 1903). Et j’en restais là.

A mon retour à Paris, je cherchais quelques renseignements sur ce fameux Mr Peters, et à ma grande surprise, je trouvais rapidement dans Wikipédia une notice courte mais assez complète qui indiquait que :

« William Theodore Peters était un acteur et poète américain associé à 1890 au mouvement décadent, il était un ami de Ernest Dowson qui lui dédia ce poème « To William Theodore Peters on His Renaissance Cloak ». En Octobre 1892, il commanda à Dowson une pièce qui, à terme, devint le Pierrot de la minute. Il a été inclus dans Posies out of rings and other conceits, un « charmant petit volume rose saumon », qui a été publié par John Lane et The Bodley Head en 1896. Le seul autre livre de Peters a été The Tournament of Love, publié en 1894 par Brentano’s avec des dessins d’Alfred Jones. Plus tard, une musique fut composée pour la pièce par Noel Johnson. Cette pièce fut présentée au Théâtre d’Application, 18 rue Saint-Lazare (1), le 8 Mai 1894, avec Peters dans le rôle du troubadour Bertrand de Roaix. Il était un invité fréquent du Rhymers Club. »

1: J’apprend sur le site de Bernard Vassor que le «  »Théâtre d’Application« de la rue Saint-Lazare dans qui faisait suite à la salle d’exposition de peintures. Tenue par un nommé Charles Bodinier, la salle fut naturellement appelée « La Bodinière« . Ce théâtre avait été créé pour mettre à la disposition des débutants, ou des auteurs dramatiques venant là y faire des premières lectures de leurs pièces. Yvette Guilbert habitait à l’époque à deux pas, au 30 rue Saint-Lazare. C’est ainsi qu’elle rencontra bon nombre de jeunes auteurs. »

Pour terminer, cet article indique que Peters mourut de faim, à Paris. La date de cette mort tragique n’est pas indiquée.

Peu de choses, il est vrai, mais un bon thème d’article pour ce blog. J’ai voulu voir où vivait Peters en 1903, Cité des Fleurs à Paris, 17e arrondissement. Une fois de plus j’ai parcouru cet ruelle enchanteresse, quelques amusants petits immeubles précédés d’une courette précédées de grilles encadrés de piliers à potiches. Maintenant, les pavés sont plats et les grilles ferment pour la nuit. Une allée privée à découvrir. Un panneau situé à l’entrée donnant sur la rue Guy Moquet indique que ce lotissement fut créé en 1847. C’était la campagne à cette époque, comme le montre cette toile de Sisley conservée au Musée de Grenoble.

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Cette oeuvre date de 1869. La cité est encore partiellement un sentier herbeux bordé d’arbrisseaux. Dans le fond on aperçoit la silhouette de la butte Montmartre. Nous sommes là près de l’entrée donnant sur la rue de la Jonquière. Les lieux s’étaient étoffés en 1903, et notre poète vivait dans une cité plus proche de celle que nous connaissons.

 

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L’entrée de la cité telle qu’elle se présentait du temps de Peters. Ne cherchez pas la jolie boulangerie. Elle n’est plus qu’un souvenir depuis bien longtemps!

 

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Une vue rapprochée. Messieurs dames, ne bougeons plus!

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La cité des Fleurs aujourd’hui

Quelques jolis immeubles côtoient des petits hôtels particuliers très 19e siècle. Des façades plus récentes et banales se sont glissées entre les autres. Au n°55, s’élève une maisonnette très défraîchie qui semble avoir été surélevée vers 1920-30. Peters, en habitant ici, n’était pas très loin de la butte Montmartre, qui devait être un de ses lieux de prédilection. On marchait mieux à cette époque, et en remontant la rue de la Jonquière puis en franchissant la « frontière » de l’avenue de Saint-Ouen, le poète pouvait rejoindre les pentes herbeuses de la butte.

 

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n°55 cité des Fleurs. Pas folichonne cette adresse…

Une autre adresse figure à l’intérieur du livre :

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Cette minuscule étiquette est celle de la maison Neal’s, 248 rue de Rivoli. Cette librairie anglaise très chic précéda Smith, toujours active. Ce livre fut donc acheté dans cette boutique, probablement par Peters lui-même, qui le dédicaça puis y glissa ensuite sa carte de visite pour l’adresser à Sydney Churchill :

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Un certain « Sydney Churchill », officier militaire anglais, avait épousé une demoiselle de Saint-Exupéry qui n’était autre que la tante de l’écrivain aviateur. Leur très belle demeure, de style écossais, avec créneaux et tourelle, existe toujours à Carnac. Les habitants de cette localité ont baptisé la pointe de Beaumer, « pointe Churchill » en souvenir de cette présence britannique.

Une première piste à explorer… à suivre dans nos prochains numéros!

Et si vous avez le moindre indice… N’hésitez pas à me contacter!

 

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