Archives pour juin 2011

Minuit à Paris…

Etrange… J’ai vu hier soir le dernier film de Woody Allen, Minuit à Paris. En sortant de la salle, sous une pluie qui rafraîchissait l’atmosphère, j’ai dit à ma femme que j’avais l’impression qu’on avait tourné un film dans mon appartement…
C’était un jeu très amusant pour moi que de retrouver les lieux du tournage de ce film, un coin de rue, une façade d’immeuble…

Comme cette scène aux « Lyonnais », restaurant où j’ai passé de belles heures en bonne ou charmante compagnie, et d’où je suis sorti parfois un peu trop gris mais fort joyeux…

Bon… Cette vision est bien celle d’un américain amoureux de la capitale et les plans de ce film ressemblent bien souvent à des cartes postales, mais quel amusement de découvrir, incarnés par de bons acteurs, Hemingway, Dali, Man Ray, Cole Porter…

Ce film n’est pas un chef d’oeuvre, mais il est charmant.

J’aimerais, moi aussi, prendre cette vieille voiture, passé minuit. Elle m’emporterait vers le Paris des années 30. Qui voudrais-je rencontrer à cette occasion? Je me contenterai de traîner « le nez au vent » dans les rues, de Montparnasse à Montmartre.

Mes pas me conduiraient Peut-être que  vers le boulevard Montmartre. Je m’installerai alors à la terrasse de la Maxéville, une belle brasserie art déco, et je commanderai un café…

Mais… Ce jeune homme… Ce garçon de café?

Eh oui! Papa était à Paris en 1935, et c’est lui que j’aimerais retrouver, ne serait-ce qu’une heure. J’attendrais la fin de son service et nous irions ensemble prendre un verre sur les grands boulevards. Nous parlerions de tout, de rien, des femmes, de l’avenir!

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Ce rêveur flânant sur les quais… C’est moi!

 

Venez me voir et (ou) m’entendre à l’Atelier des Mots et des Curiosités, jeudi 30 juin!

Jeudi 30 juin, de 19 h à 22 h, à Paris, dans le cadre de « L’Atelier des Mots & des curiosités »

Eric Poindron me recevra pour parler de mon expérience de parisien « secret et insolite » et aussi pour deviser et échanger autour de mon dernier livre « Palais-Royal, un demi-siècle de folies »

Pas une conférence, non, mais plutôt une discussion autour de ma passion principale : Paris!

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Au programme : De la littérature et de ses coulisses, du vin et un instant dînatoire, des échanges et de l’écriture.
Vous êtes les bienvenus ainsi que vous amis que la plume démange.

Renseignements, conditions et contact : coqalane@wanadoo.fr

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Une vue des Tuileries…

Dénichée dans une brocante, cette vue du château des Tuileries avant l’incendie qui devait le ravager en 1871. On peut regretter cette disparition fâcheuse, et aussi douter d’une éventuelle reconstruction, voulue par certains. Est-on capable aujourd’hui de reconstruire une telle splendeur? Permettez-moi d’en douter…

 

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Cliquez sur l’image pour l’agrandir!

 

Le caillou mort d’amour par Charles Cros

 

Histoire tombée de la Lune.

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Le 24 tchoum-tchoum (comput de Wéga, 7e série), un épouvantable tremblement de lune désola la Mer-de-la-Tranquillité. Des fissures horribles ou cbarmantes se produisirent sur ce sol vierge (1) mais fécond.

Un silex (rien d’abord de l’époque de la pierre éclatée, et à plus forte raison de la pierre polie) se hasarda à rouler d’un pic perdu et, fier de sa rondeur, alla se loger à quelques phthwfg (2) de la fissure A. B. 33, nommée vulgairement Moule-à-Singe.  

L’aspect rose de ce paysage, tout nouveau pour lui, silex à peine débarqué de son pic, la mousse noire du manganèse qui  surpIombait  le frais abîme, affola le caillou téméraire, qui s’ar­rêta dur, droit, bête.

La fissure éclata du rire délicieux, mais silencieux particulier aux Etres de la Planète sans atmosphère. Sa physionomie en ce rire, loin de perdre de sa grâce, y gagna un je-ne-sais-quoi d’exquise modernité. Agrandie, mais plus co­quette, elle s’emblait dire au caillou : « Viens-y donc si tu l’ose !… »

Celui-ci (de son vrai nom 8KKJRO (3) jugea bon de faire précéder son amoureux assaut par une aubade chantée dans le vide embaumé d’oxyde magnétique.

Il employa les coefficients imaginaires d’une équitation du quatrième degré (4). On sait que dans l’espace éthéré on obtient sur ce mode des fuges sans pareilles. (Platon, liv. XV, § l3).

La fissure (son nom sélénieux veut dire « Au­gustine ») parut d’abord sensible à cet hommage. Elle faiblissait même, accueillante.

Le caillou, enhardi, allait abuser de la situation, rouler encore, pénétrer peut-être …

Ici le drame commence, drame bref, brutal, vrai.

Un second tremblement de lune, jaloux de cette idylle, secoua le sol sec.

La fissure (Augustine) effarée se referma pour jamais, et le caillou (Alfred) éclata de rage.

C’est de là que date l’âge de la Pierre éclatée.

Charles Cros.

(1) Nous ne pouvons pas tenir compte des infâmes calomnies qui ont circulé sur ce sol.

(2) Le phthwfg équivaut à une longueur de 37 mille mètres d’iridium à 7° au-dessous de zéro.

(3) Ce prénom, banal dans la Planète, se traduit exactement « Alfred ».

(4) Le texte lunaire original porte «du palier du quatrième étage». Erreur évidente du copiste.

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Hommage à Pierre Blanc…

L’hommage fut beau, dans la forêt Vosgienne. Maïou était là, et le fils d’un soldat tué aussi…

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Paris secret et insolite dans Télérama/Sortir du 8 juin 2011

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Portrait en pied d’un lecteur de Paris secret et insolite!

Pour retrouver les créations de Marino Degano voir : http://www.marinodegano.com/

Nous n’oublions pas…

Mercredi prochain 9 juin 2011, je serai dans la forêt Lorraine, forcément ému. Nous commémorerons alors le souvenir, 71 ans après, de la disparition du soldat Pierre Blanc, au même endroit, le 9 juin 1940.

Sa fiancée sera à mes côté! Eh oui, Maïou, avec qui j’ai vécu l’aventure extraordinaire de la publication des lettres de Pierre Blanc, sera là aussi.

Comment exprimer les liens forts qui peuvent nous unir après avoir vécu une telle chose? Grâce à elle, je suis devenu un peu le troisième personnage de cette histoire. Cette rencontre fut aussi celle de Pierre Blanc, ce jeune provençal aimant la littérature et promis à un bel avenir. Le destin et la vraiment pas « drôle » de guerre en ont décidé autrement.

Maïou était restée sur une disparition et, grâce au travail de mémoire que nous avons effectué en commun, nous avons trouvé la tombe de Pierre Blanc dans un cimetière militaire,  soixante ans après…

Et donc soixante ans après, elle a pu faire son deuil. Nous avions déposé, ce jour-là, sur la tombe, un petit pot de myosotis… Ne m’oubliez pas…

Le nom de Pierre Blanc, gravé sur la pierre posée dans la forêt de Sturlzelbrönn, sera comme un repère, un coeur battant pour tous ceux qui n’oublierons pas les 100 000 victimes de cette guerre.

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 «  C’est là l’histoire de chaque jour où de nombreuses fois, on garde l’impression qu’on vient de faire naufrage, ou l’on a cette impression maudite que pour sauver certains il faudrait être un peu plus qu’un homme alors que parfois on l’est tout juste, ou un peu moins. » Pierre Blanc

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Ci-dessous, extrait de notre livre, « Pierre Blanc, lettres à Maïou », Bernard Giovanangeli éditeur : 

La dernière lettre de Pierre :

Le 8 juin (1940)

Ma petite chérie,

Nous nous sommes avancés assez loin aujourd’hui vers chez eux. Nous étions bien installés sur un petit éperon en embuscade et nous n’avions pas grand espoir de rapporter ou de voir du gibier.

Cependant que, ventre au soleil, nous respirions l’air frais d’un sous-bois de hêtres, on entendit parler puis crier sur la colline en face, une colline à laquelle notre éperon se rattachait. Quelques fritz passèrent dans une éclaircie, ils allaient vers chez nous. 

Nous avons voulu les laisser passer puis barrer la route derrière eux, avec mille ruses de sioux nous avons essayé notre mouvement, nous relevions des traces de pas, c’était épatant. Et, au moment où nous pensions les tenir, un observateur nous les a signalés derrière nous. Nous étions passés sans les voir.

Mais un de ces jours nous en aurons d’autres. Mais je vous assure que ce métier est épatant.

J’ai su que Marseille a été bombardé samedi et dimanche. Papa a téléphoné à madame Chaine, l’Estaque n’a pas été visé, mais cette alerte m’inquiète, j’espère au moins que les représailles auront rendu les Allemands plus raisonnables, car vos parents ne sont pas à l’abri au chalet.

De toutes parts, d’ailleurs, on m’annonce que l’on part de Marseille pour habiter la grande banlieue. Cette prudence est motivée surtout si l’Italie rentre dans la danse.

Ici, je continue à être le gros planqué, point d’artillerie, point d’aviation. Notre guerre comme je vous le disais déjà est encore un sport et nous ne sommes pas impressionnés par le danger, car nous n’en courrons encore point.

J’ai appris aujourd’hui encore, que les patelins que nous occupions à notre repos d’hiver sont actuellement tenus par les allemands. Vous souvenez-vous de cette grande ferme que nous avions visitée, de l’Ecuyère et du Chemin des Dames ? À cette époque, je vous décrivais tout cela et personne ne s’imaginait que la guerre se déroulerait là une nouvelle fois. Les gens plantaient à outrance le blé, les betteraves et les pommes de terre, bien persuadés qu’ils seraient beaucoup trop à l’arrière pour risquer quelque chose.

Comme en 1870, comme en 1914, nous-nous sommes trompés sur les capacités offensives des Allemands. Nous tenons le coup malgré cette erreur et il faut regarder cela comme une grande victoire. Actuellement, le redressement et la cohésion de nos forces sont en bonne voie, mais il a fallu comme toujours une leçon pour le permettre.

Ma petite Maïou chérie, je crois qu’il ne reste plus grand temps avant votre bachot, j’y pense souvent, je n’ai pas d’inquiétude sur les résultats que vous obtiendrez, mais je prie cependant pour vous.

J’espère que lorsque tout sera tassé, lorsque la première manche nous aura redonné l’avantage, je pourrai vous revoir. Souvent, j’en brûle d’envie, je sais bien qu’il n’est au pouvoir de personne de le permettre, et je m’efforce de ne pas trop penser à notre prochaine rencontre.

Vos fleurs bleues m’ont plu, j’y repense soudain, mais soyez tranquille, je ne vous oublie pas.

Ma petite Maïou chérie, je vous embrasse bien fort.

Votre Pierre 

APRÈS…

Et puis la boîte aux lettres resta désespérément vide.

À une correspondance presque quotidienne aimante et vivante succéda un silence porteur d’inquiétude.

Cruelle coïncidence, le 8 juin, Joseph, un des deux frères de Maïou, était tombé dans l’Aisne sous les balles ennemies. Au milieu de la stupéfaction, de l’angoisse et de la honte des vaincus ressentie par une grande partie de la population, le destin malheureux de Maïou se perdait, tant l’impression de chaos ambiant était vive. D’autres êtres, hélas, avaient été balayés par la guerre. Certains étaient morts ou disparus, et beaucoup d’autres franchissaient la frontière allemande pour rejoindre les camps de prisonniers.

Pierre ne pouvait-il pas, lui aussi, compter parmi les captifs ?

S’accrochant à ce faible espoir, Maïou interrogea les hommes qui, en uniforme, perdus, souvent débraillés, erraient sur la Canebière, un écusson du 55e R.I.A. au revers. Elle n’obtint que des réponses très évasives, des regards fuyants, gênés.

Le temps s’écoula, les mois passèrent puis, en octobre 1941, l’administration militaire annonça officiellement le décès de Pierre à sa famille, sans précision de lieu ni de date.

 Dans un acte de délicatesse affectueuse, les parents de Pierre voulurent voir Maïou pour, simplement, lui donner l’acte de citation à l’ordre du régiment, et la croix de guerre dont Pierre avait été honoré à titre posthume.

Bien dérisoires, ces distinctions rejoignirent les lettres du disparu, dans cette boîte que Maïou ne rouvrira que bien plus tard, soixante ans après.

Alors cet ami qu’elle croyait avoir perdu, cet amour de jeunesse parti trop tôt, ressurgit de ses lettres pour lui parler et lui dire, tout simplement, doucement, des mots qu’elle voulait entendre :

Ne m’oubliez pas…

Nous écrivions les lignes qui précèdent quand le facteur déposa dans la boîte, le 1er mars 2001, une lettre au contenu déconcertant. L’enveloppe portait l’en-tête du Ministère de la défense.

Nous-nous rappelions à peine avoir écrit le 8 novembre de l’année précédente au service de la « direction de la mémoire du patrimoine et des archives » pour demander s’il était possible d’obtenir quelques renseignements complémentaires sur la carrière militaire de Pierre Blanc, et nous n’attendions plus de réponse.

La feuille agrafée en annexe, comportait les informations habituelles : date et lieu de naissance, affectation, mais ce qui en faisait un document unique, irremplaçable, se trouvait au bas, résumé en deux lignes : « inhumé dans le cimetière national de Cernay, Haut Rhin, tombe n°1186, carré 39/45 ».

Grâce à quelques autres détails donnés ensuite par un documentaliste du même Ministère, nous pouvons dire maintenant que, le 9 juin 1940, Pierre, probablement blessé, fut transporté par les allemands de l’autre côté de la frontière puis expira assez rapidement. Il fut inhumé dans le cimetière communal du petit village de Rodalben, près de Pirmasens, à une dizaine de kilomètres de la France envahie.

Le temps passa, puis la paix revenue, les français voulurent récupérer les dépouilles de leurs soldats morts au combat. Les cimetières allemands furent visités systématiquement.

En 1948, les cendres de Pierre furent transférées dans le cimetière militaire de Cernay où elle reposent toujours.

« Des hirondelles viennent d’arriver, chassées à l’automne par des bruits insolites, elles sont revenues tout de même. Elles pensent dans leurs petites têtes n’avoir fait qu’un mauvais rêve qu’elles ont à présent effacé ».

Pierre Blanc 

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Le cabinet d’écriture et de curiosité est de retour!

Une nouvelle adresse et une nouvelle date pour l’atelier d’ÉCRITURE & DE CURIOSITÉS de l’ami Eric Poindron.

Je vous invite très sincèrement à vous joindre à nous pour cette expérience nouvelle, culturelle, insolite, dans un lieu qui ne l’est pas moins!

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Un message du gars Poindron :

« Cher ami(e)s, Le jeudi 9 juin, je lance à Paris un atelier d’ÉCRITURE & DE CURIOSITÉS, dans un LIEU INSOLITE et RARE, qui devrait vous intéresser. Au programme : « toutes les écriture », des RENCONTRES avec des écrivains, des éditeurs et des artistes, des propositions de lectures échangées, de la gastronomie et des vins, des bavardages enjoués et des rires. Si vous êtes intéressés, un petit signe avec vos coordonnées et je vous explique LA BELLE AVENTURE Attention, parce que les demandes sont déjà nombreuses, nous nous limiterons à trente convives afin de faire de ce rendez-vous hebdomadaire un instant rare et de choix.

Toutefois, si vous avez des avez amis VRAIMENT motivés, n’hésitez pas à les convier.

Votre ami Eric Poindron

Contact et renseignements : Facebook Eric Poindron ou coqalane@wanadoo.fr ou 03 26 50 74 29

ou 06 40 21 19 56 »

 

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