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Archives pour février 2014

Chouette la vie!

Un jour – vous avez dix-huit ans – vers la fin des années soixante-dix, vous vous promenez dans le quartier du Marais puis vous découvrez, au détour d’une rue, un passage pittoresque… L’allée  des arbalétriers permet de traverser le pâté de maisons et de rejoindre la rue Vieille-du-Temple…

Puis, vingt-cinq ans après, vous écrivez un guide de « Paris secret et insolite » et vous consacrez une page à cette curiosité… 

Et dix-huit ans plus tard, en 2014, votre fille vous tend son portable : 

- Tiens papa, tu as vu la photo que j’ai faite? 

- Bien! C’est où? 

- Dans le Marais…

Je regarde mieux : c’est l’allée des Arbalétriers!  

Trente-six ans après!  Je n’aurais jamais imaginé en 1977 qu’un jour ma fille passerait par-là, sortirait son portable et… Ainsi de suite!

« C’est la vie », me direz-vous! Eh bien c’est chouette la vie dans ces moments-là!

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« Dédié à tous mes amis »

Vendredi soir, alors que je me dirigeais vers mon rendez-vous, dans le but de passer une bonne soirée avec deux zigs qui sont plutôt dans le genre de « l’air de pas y toucher » si vous voyez ce que je veux dire, j’ai été attiré par la boutique d’un brocanteur…  Un genre « bric à brac » comme on pouvait en voir tant à Paris autrefois… Des piles de livres étaient disposées dehors et un écriteau en indiquait le prix : un euro! J’ai plongé, pas vraiment convaincu de trouver une merveille dans ce tas de papier informe… J’avais tort! Après avoir feuilleté un recueil de feuilletons du début du XXe siècle, un atlas et quelques autres ouvrages sans intérêt, mon oeil a été attiré par un petit cartonnage ancien, dans le genre usé aux coins, un peu cradingue, enfin, vous voyez ce que je veux dire…

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Il était là, m’attendant, en haut d’une pile… Je l’ai saisi, ouvert et : oh surprise! Il s’agissait d’un recueil de chansons manuscrit, truffé de petits choses imprimées fort intéressantes… J’ai vite payé mon « chopin » et raflé aussi au passage un cadre pèle-mêle dans le genre vieillot charmant, avec une belle accumulation de binettes, une petite boîte XIXe bien sale mais jolie une fois nettoyée et une coupe en métal, bien tortillée qui devrait plaire à ma bourgeoise, dans le genre des stations de métro si vous voyez ce que je veux dire… Parvenu au rade avec mes merveilles, je me suis fait chambrer par mes amis – tu parles d’amis, ouais! –

 - Tiens? Mais qu’est-ce que c’est c’est que toutes ces vieilles merdes!?
Ah les ingrats! 
M’enfin, bon, la soirée a été bien chouette tout de même! Des bons zigs j’vous dis… Toute manière je leur dois le respect : sont plus vieux que moi! Ouaf ouaf! A la revoyure les poteaux… 

Recueil de chansons anciennes et nouvelles par Gustave Henri Jabely, brasseur à Benevent, dans la Creuse, deux petits carnets reliés ensembles, « dédié à tous mes amis »… « Commencé le 15 septembre 1857″

Un euro, hier soir, à Paris

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La magie des archives…

J’ai repris le chemin des archives. Depuis plusieurs mois, à la demande d’un commanditaire, je me suis plongé dans de nouvelles recherches consacrées à la biographie d’un personnage étrange et fascinant, écrivain, patron de presse et maître- chanteur.

Aucune recherche, quand elle est approfondie, ne laisse indifférent et la découverte d’un élément du puzzle qui permettra, une fois assemblé aux autres, de présenter finalement une certaine vérité, est toujours satisfaisante. On a cherché, on a trouvé, parfois par le plus grand des hasards, une information capitale et éclairante et l’on est satisfait au fond de soi-même. Pour le chercheur, c’est un jour « avec » compensant les nombreux  autres « sans » où les heures filent sans apporter le moindre indice ou broutille d’information.

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Aux archives, j’ai souvent vu des chercheurs satisfaits de leur journée, repartir d’un pas rapide vers leur domicile. Ils avaient « trouvé » contrairement à d’autres, laborieux, besogneux et qui, remuant des tonnes de papier, étaient quotidiennement déçus par la vacuité  de leurs recherches. 

Je me rappelle de monsieur L., charmant  retraité tentant de reconstituer la vie d’un espion du premier Empire ! Mieux que quiconque, il était parvenu à un résultat satisfaisant, mais au prix de combien d’heures passées au sein des archives et des bibliothèques ! Il était patient, méticuleux et cherchait toujours et encore, un nom ou un lieu connus de son idole du moment . Il était lui-même convaincu qu’il tournait en rond et que sa quête était un peu vaine. Il a, depuis, rejoint le paradis des chercheurs…

Hier, aux Archives nationales, dans les bâtiments flambants neufs de Pierrefitte, j’ai connu un de ces moments magiques, de ceux qui me font passer patiemment des heures, penché à ma table de travail. Extrait de la série BB consacrée à la justice, j’ai pu consulter un épais dossier consacré à la demande en révision d’une condamnation  de mon personnage pour outrage aux mœurs et extorsion de fonds, pas moins !

Et là, au moment où je m’y attendais  le moins, le temps écoulé entre cette affaire, datant des années vingt, et notre époque, s’est effacé. Manipulant ces papiers, émanant du Parquet, des avocats ou de plus sombres fonctionnaires, j’ai rejoint l’homme en prison, mieux compris ses angoisses, presque échangé avec lui ! Parcourant les mémoires produits par la défense, lu les lettres du prisonnier, dactylographiées sur un luxueux papier vergé, j’ai tenté de comprendre les motifs de l’accusation. Etonnant et périlleux exercice pour quelqu’un qui n’a jamais fréquenté les tribunaux !

Qu’importe, cette étonnante moisson me permettra d’écrire un passage bien documenté de mon futur ouvrage. Mais partiel tout de même, car, pour ce travail d’un historien qui a la prétention de savoir lire entre les lignes, combien de paroles prononcées alors se sont envolées, de documents ont été volontairement détruits ? 

L’honneur du métier d’historien est peut-être aussi de donner la parole à ceux qui nous ont précédé, qu’ils aient été fréquentables ou non…

Cette recherche est bien sombre, mais passionnante, et d’autres découvertes et recoupement, nombreux,  restent à faire, d’autres indices à confirmer…

L’enquête continue et, j’en suis sûr, elle me réserve encore de beaux frissons…


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