Archives pour mars 2014

Paris fantastique : entretien avec le journaliste François Bétremieux

Parisien, curieux, incroyable!

Originaire des Batignolles, Rodolphe Trouilleux traque le curieux à travers les âges et les rues de Paris. Sa passion et la connaissance de cette ville sont reconnues dans Paris secret et insolite (Parigramme, 2009) tandis qu’après avoir raconté les histoires frissonnantes et drôles de Paris macabre (Le Castor Astral, 2012), cet historien propose une visite incroyable de la capitale grâce à Paris fantastique (Le Castor Astral, 2014).

Lors de la sortie de Paris macabre, tu disais vouloir faire deux livres qui se répondent. En quoi se répondent-ils ?

Ce sont finalement deux livres constitués de la même manière mais qui peuvent se lire de façon indépendante. Il ne s’agit pas d’une suite, contrairement à ce que l’on pourrait penser.

Lors de notre précédent entretien, tu disais : « Ce qui m’intéresse, c’est de prendre une histoire et de l’inverser ». C’est un travail d’enquêteur que tu réalises pour écrire un livre ?

Ce qui m’anime, c’est toujours l’intérêt de prendre une histoire par un bout et d’essayer de changer le point de vue. J’aborde mon travail de cette manière. Tu vas prendre un objet par un côté et tu le retournes. Ma technique est plutôt de le regarder par le côté opposé. Cela me donne d’autres informations. J’ai forcément un point de vue extérieur à l’histoire que je traite mais j’essaie parfois d’acquérir un point de vue intérieur. Après, cela dépend de ma base de travail au départ. Je peux travailler sur des archives ou sur des documents imprimés.

C’est notamment le cas pour l’histoire de Blanrocher, ce musicien virtuose dont tu racontes la vie à la première personne, à partir d’actes notariés…

Pour lui, je suis parti d’une émission de France Musique écoutée en voiture. Je ne connaissais pas du tout cette histoire et je me suis donc documenté. J’ai par la suite retrouvé le contrat de mariage de Blanrocher, son inventaire après décès et différents papiers qui m’ont permis de raconter son parcours. On dit toujours que Blanrocher est mort des suites d’une chute dans un escalier… Mais je n’ai pas trouvé le récit exact, comme un procès-verbal par exemple. Par contre, on a des témoignages musicaux, ce qui est assez étonnant. Couperin a quand même composé un morceau où l’on entend la chute. Avec les archives, j’ai pu préciser des choses : le lieu où il habitait, les objets qui constituaient sa chambre mortuaire etc. Si je n’ai pas trouvé l’escalier, j’ai trouvé la chambre ! Enfin j’ai pu savoir qui il était vraiment, ses origines, sa descendance… Et tout cela date quand même du XVIIe siècle. J’ai pris cette histoire comme une preuve : pour montrer aux lecteurs qu’avec les archives, on pouvait faire sortir des choses assez incroyables.

Pour tes recherches, est-ce qu’il t’arrive de contacter les familles des personnes dont tu parles ?

Je l’ai fait pour d’autres sujets. Mais c’est rare. Le travail de chercheur est très solitaire. Pour certaines histoires, je vais creuser et trouver de la famille peut permettre de découvrir certains aspects dont je ne disposais pas. Parfois, elle peut aussi refuser de me répondre tout simplement. Pour mon travail, je m’aide de témoignages de contemporains de la personne dont je parle, d’articles de presse de l’époque, d’archives mais aussi de sources différentes. C’est ce qui me permet d’aborder chaque sujet avec un angle particulier.

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Tu évoques justement la presse. Dans le livre, on voit que tu aimes citer les articles et la verve des journalistes d’antan. 

Ah oui ! Parce qu’on écrivait d’une façon dont on ne peut, aujourd’hui, plus du tout se rendre compte. La presse a totalement changé. Les articles actuels sont expédiés. Sur une affaire judiciaire, il peut arriver à Libération de faire une double page quand le sujet s’y prête. Mais avant, on faisait une double page sur les audiences. Quand on jugeait quelqu’un, on faisait une page entière et les gens lisaient tout. Ce qui est très long. De plus, les journaux n’avaient pas le même format. Ils étaient plus grands et contenaient peu d’illustrations. Ce qui a aussi changé, c’est le contenu. Aujourd’hui, on sent qu’il y a un problème avec le contenu. Comment cela se fait qu’on se suffit d’une presse de vingt minutes ? Il y a des papiers qui font une feuille alors qu’ils devraient en faire cinq ou dix. Ils avaient un style littéraire quand des écrivains, comme Gaston Leroux, signaient l’article. J’ai retrouvé un article de Gaston Leroux dans lequel il décrit les gens de façon incroyable. Les articles étaient d’ailleurs très descriptifs. On retranscrivait les ambiances… Pour avoir une idée du poids de la presse avant, dans les années 1930, il y avait une vingtaine de quotidiens à Paris, avec des tirages à 300 ou 400 000 exemplaires et plusieurs éditions par jour. Quand il n’y avait pas une édition de dernière heure. Les rotatives tournaient tout le temps. C’était phénoménal.

Une grande partie de Paris fantastique est consacrée aux charlatans, aux arracheurs de dents, aux bonimenteurs. Qu’est-ce qui te fascine chez eux ?

Ces gens-là sont extraordinaires. Ils sont en partie à l’origine du théâtre. Ils avaient l’art de faire avaler n’importe quoi aux passants. Moi, j’ai fait le lien avec les camelots que je voyais quand j’étais gosse à Paris. Ils avaient un boniment, ils étaient capables de tout vendre…

Tu montres aussi que le « remède miracle » nommé Orviétan a par exemple fait vivre une famille pendant un siècle !

Oui tout à fait. Pendant plus d’un siècle, la famille Contugi a prospéré grâce à ce qu’ils vendaient comme un médicament en quelque sorte. Mais tout cela est aussi lié à l’histoire de la médecine. Il y a une frontière assez mince, aux XVIIe et XVIIIe siècle, entre les charlatans et les médecins. Le médecin n’a pas encore acquis un statut de savant. Certains bonimenteurs étaient pratiquement médecins en fait. Les plus doués avaient plusieurs cordes à leur arc : médecin, comédien, pharmacien, homme d’affaires. Un arracheur de dents avait par exemple fait une « publicité », comme l’on dirait aujourd’hui, pour la naissance du fils de Louis XV : il arrachait les dents gratuitement pour l’occasion. C’était (parfois) du « marketing » avant l’heure !

Mais pourquoi tous ces charlatans étaient au Pont Neuf ?

Ils étaient surtout là car ce pont avait une particularité : il avait des trottoirs. Pas ceux que l’on foule maintenant. Mais, par rapport à la route, ils étaient surélevés d’un mètre environ. Il s’agissait du premier pont parisien sur lequel aucune maison n’a été édifiée. Et ça, c’était un événement. C’est ce qui a permis aux habitants de faire cette promenade en plein centre de Paris et d’aller voir les bateleurs. Il n’y avait pas que des charlatans, il y avait aussi beaucoup de comédiens, de montreurs de marionnettes… C’était du théâtre de plein air. Beaucoup de troupes existaient comme cela. D’ailleurs Mondor et Tabarin passent pour être des ancêtres du théâtre. Molière s’est beaucoup inspiré de ces gens-là puisqu’il s’est rendu sur place et les a vus étant enfant. Quelques uns étaient au-dessus du panier mais chacun faisait son numéro.

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« Qu’importe ce que peut-être la réalité placée hors de moi, si elle m’a aidé à vivre, à sentir qui je suis et ce que je suis ? » est une citation de Baudelaire extraite du Spleen de Paris que tu portes en épigraphe de Paris fantastique. À force de traquer l’insolite, quel rapport as-tu avec la superstition, l’illusion ?

C’est rigolo parce qu’à la sortie, je ne suis pas très client du surnaturel. Je suis ouvert, je suis prêt à admettre des choses s’il le faut mais je ne suis pas client. Pour une raison bien simple : à chaque fois que j’ai attaqué une sujet lié aux superstitions pour Paris macabre et Paris fantastique, à la fin de ma recherche j’arrivais à une conclusion qui montrait qu’il s’agissait d’une supercherie. Je ne veux pas donner mon avis sur ces questions dans les livres. Je raconte les histoires et j’ai essayé, de la manière la plus claire possible, de ne pas orienter l’opinion du lecteur. Je ramène au premier plan les documents que j’ai trouvés. Dans Paris fantastique, il y a l’histoire d’un illuminé. Je rapporte les interrogatoires qu’il a subis et les déclarations de femmes attestant avoir vu le diable. Mais je ne veux pas amener un point de vue moral. On est plus au XIXe siècle, où l’on était sûr de certaines croyances. Moi je pense des choses mais ce n’est pas mon rôle de dévoiler cela dans un livre.

Tu disais de Paris macabre qu’il était à la frontière du roman et de l’essai, est-ce le cas pour ce nouveau livre ?

C’est toujours la même chose mais c’est valable pour beaucoup de travaux historiques. On se base sur des documents qui rapportent des témoignages mais est-ce que ces documents sont fiables et, pour aller plus loin, est-ce que les témoignages sont fiables ? Je n’en suis pas toujours sûr. Ma façon de traiter les choses fait que j’ai un point de vue romanesque. Je n’ai pas envie d’inventer mais je n’ai pas envie d’écrire un livre sec. 

Ce qui m’a frappé dans les récits que tu livres, c’est cette volonté qui anime la plupart des individus. Je pense au fakir birman ou à la « femme culotte » de Clichy… Comment choisis-tu les histoires qui peuplent Paris fantastique ?

Je choisis des histoires qui me parlent, avec lesquelles j’ai quelque chose à dire. Parfois, cela part simplement d’une citation, qui m’envoie ensuite sur d’autres terrains. J’avais par exemple trouvé une citation sur l’histoire de l’homme-taupe au XVIIIe siècle. Un individu qui prétendait avoir inventé un système pour voyager sous terre et avoir été accueilli en héros à Montmartre après son expérience. Il faut se méfier des récits de ces époques-là. Il s’agissait d’une citation de quatre lignes… J’ai cherché à en savoir plus et j’ai découvert que c’était un récit humoristique mais ce n’était pas précisé dans la publication qui l’avait repris au XXe siècle. Je suis donc allé aux sources pour le savoir. Humoristique pourquoi ? Parce qu’on faisait référence au type qui avait voulu voler au-dessus de la Seine et aussi à un autre parisien qui prétendait marcher sur l’eau ! C’est une foutaise, une caricature. J’ai retrouvé le texte entier et aussi ceux rapportant les vols et la marche aquatique. Dans le livre, j’inverse la chose : je commence par le parisien volant et termine par la taupe. (Rires)

À travers ta bibliographie, peut-on dire que c’est une sociologie historique de Paris que tu proposes au lecteur ? Tu as travaillé sur ses monuments, ses animaux, ses habitants…

Oui, ce qui m’intéresse dans les faits que je rapporte, c’est qu’ils décrivent la société de l’époque. Si on tombe dans la pure criminalité, avec des corps coupés en morceaux dans tous les sens, ce n’est pas le sujet du livre. J’essaie de sortir de la banalité. J’ai trouvé des histoires qui avaient l’air un peu bizarre mais en fin de compte, elles n’étaient pas spécialement intéressantes.

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Quand je parlais de sociologie de Paris, je pense par exemple à Passal, cet escroc semble symboliser l’engouement des français pour le roman feuilleton du début XXe siècle…

Lui voulait vivre une vie romanesque. Je ne le dis pas vraiment mais il devait lire beaucoup de romans du genre Fantômas, comme c’était la mode à l’époque. Il a donc inventé l’histoire d’un complot pour pouvoir ensuite en faire un livre. Il disait avoir déjà signé un contrat avec un éditeur. En réalité, rien de tout cela n’était sérieux. C’était un escroc mythomane et on a l’impression qu’il s’est crû lui-même. Et ça ne lui a pas franchement réussi. Pour faire croire à son histoire, il est allé jusqu’à s’enterrer avec l’aide d’un complice. Il avait construit un cercueil muni d’un tuyau d’aération et pensait pouvoir tenir toute une nuit grâce à deux plaques de chocolat et à son pantalon en guise d’oreiller ! (Rires)

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Si tu devais retenir une ou deux histoires de ce livre, ce serait lesquelles ?

Je choisirai celle de Passal et celle du baron de Vaux. Le baron de Vaux a un côté assez poétique. Il avait quand même construit un belvédère qui surplombait Montmartre et je l’imagine très bien tout en haut en train d’admirer la vue qu’il avait sur Paris. Par la suite, le belvédère a été démoli mais on a encore des cartes postales qui le montrent. Une amie de Colette y a même vécu par la suite. Il faut dire aussi qu’à Montmartre il y avait beaucoup d’originaux ! (Il marque une pose) Mais j’aime aussi beaucoup l’histoire du fakir birman.

C’est-à-dire ?

C’est un jeune homme qui arrive à Paris et qui veut réussir. Du coup, il se lance dans l’extralucide. Mais il avait quelque chose en plus. Il faisait des chroniques à la radio. Il a inventé beaucoup de choses vis-à-vis de l’horoscope. Il a publié un almanach astrologique avec quelques articles intéressants. C’était très riche de raconter l’histoire de cet homme. Il a fait des coups fumants parce qu’il savait travailler sur le nombre. Il avait une clientèle énorme et recevait jusqu’à deux sacs de courrier par jour. Il avait cinq secrétaires ! Il avait des formules pré-imprimées pour les horoscopes. Cela n’a pas plu par contre. Je pense que pour lui, il y avait quelque part une forme de sincérité dans ce qu’il faisait. C’était un drôle de personnage. Ce qui m’a beaucoup amusé dans cette histoire, c’est que j’ai acheté ses mémoires et dedans, il y avait un mot : « Hommage de l’auteur absent de Paris ! » On dirait un message de l’au-delà !

 François Bétremieux

(Illustrations de mon amie Isla Louise).

 

 

 

 

Un colis très étonnant…

J’ai reçu, tôt ce matin, un colis très étonnant : il contenait un très joli chemisier brodé des années 1900. Un billet y était attaché, portant ce simple mot : « merci. »  J’ai déjà vu ce chemisier  porté par une délicieuse jeune femme… C’était… Il y a bien longtemps… Dans le quartier du Palais royal… Elle était aussi chaussée de magnifiques bottines brodées…

« …Elle s’arrêta net et souleva très légèrement sa jupe pour me montrer de magnifiques bottines assorties à sa robe, finement brodées, c’était terriblement sexy. Je me hâtais de détourner la tête pour dissimuler un trouble qui il ne lui échappa pas, forcément.

Elle se mit à rire, et plaisanta :

-       Du calme monsieur, n’oubliez pas que vous êtes en compagnie d’une jeune fille !

Elle me dit cela avec un air si malicieux ! J’avais une envie folle de l’embrasser, mais je me retins. Plus tard, peut-être ?

Tandis que nous cheminions, elle se décida à me révéler son prénom : Valérie.

Elle, trouvait que le mien était terriblement  romantique… »

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La suite dans « Paris fantastique » éditions du Castor astral

 

« Paris fantastique » : ou comment transformer la crasse en velours…

Bon, je préfère préciser tout de suite que Julien Wartrennt est un ami, mais il m’a fait tellement plaisir en postant ce message sur Facebook que je n’hésite pas à le reproduire. Depuis, j’ai les chevilles enflées, mais je me soigne!

« Ça pourrait passer pour une pub « copinage » mais j’ai juste l’envie sincère et spontanée de vous faire partager mon enthousiasme sur « Paris fantastique » le dernier livre de la collection « Curiosa et caetera » dirigée par  Eric Poindron.

Les livres sur Paris et ses mystères foisonnent, mais vraiment,  je n’ai encore jamais lu de « spécialiste » qui dégage la même sensibilité, la puissance narrative, cette capacité à donner l’impression de vivre physiquement les histoires, d’inviter au voyage dans le temps, de tomber amoureux de fantômes, de voir Paris avec l’oeil d’une personne qui y aurait vécu il y a des siècles, que Rodolphe Trouilleux.

Le « Paris Fantastique », dont je suis en train de dévorer les premières pages, avec une introduction aussi délicate qu’onirique, s’annonce grandiose.

Amis amoureux de Paris, pour apprécier d’autant plus votre ville chérie; amis haineux de Paris, pour y poser un regard différent et transformer le temps de la lecture la crasse en velours, grâce à la plume de l’historien-alchimiste (et peut-être même un peu vampire, pour décrire le vieux Paris comme s’il y avait vécu ?) auteur de ces pages… et tous les autres, je vous conseille vivement cet ouvrage. Ainsi que le « Paris Macabre », dont j’ai déjà dit le plus grand bien à une partie d’entre vous. »

Julien Wartrennt

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I love you Audrey Hepburn!

Quand j’ai commencé à poster, sur Facebook, des images d’Audrey Hepburn, j’ai essuyé quelques moqueries de mes amis. Certains pensaient que je subissais un démon de midi difficile, d’autres que je vivais mal mon âge mûr et que je me plaisais à contempler la belle frimousse de la star pour m’accrocher au temps qui passe… D’autres ont été étonnés : comment leur Trouilleux, celui qui passe des heures à tousser dans les archives poussiéreuses, pouvait tant se passionner pour une star, qui plus est disparue depuis bien longtemps ? Non, je ne suis pas devenu une midinette de 54 ans, non je ne suis pas encore gâteux, ne vous en déplaise… Au mois de décembre dernier, la télévision a diffusé « Breakfast at Tiffany’s » en version doublée… Le soir, j’étais chez moi, en conjugale compagnie, quand le générique du film a débuté. Et alors… Et alors j’ai été saisi par la musique de Mancini, vous savez quand Audrey sort d’un taxi et va admirer, tout en buvant café et mangeant un croissant, la façade du magasin Tiffany, sur la 5e avenue…

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Et mon Dieu, quelle allure, quelle classe, quelle beauté dans une seule personne… Je n’ai pas lâché le film, étonné par ces images un peu « technicolor » et cette intrigue qui n’en est pas une… Une fille perdue, belle, agaçante, charmante, un peu enfantine… Dites, les mecs, vous en avez connu, vous aussi, de ces filles inaccessibles et capables de vous torturer d’un battement de cils ? Moi, j’en ai vu souvent et mon cœur en saigne toujours un peu, mais bon, c’est du passé ! Et c’est ça que vit Paul, dans ce film. Cette fille attachante qui vient se lover dans son lit comme une chatte et qui prétend chercher un beau parti tout en jetant des œillades au pauvre écrivain en herbe… Holly Golithly est une paumée vendant son joli corps à des mecs pleins aux as, c’est ainsi… Nous sommes tous des enfants perdus pensait Max Jacob. Holly l’est un peu plus, comme ce chat qu’elle a recueilli, qu’elle cherchera à perdre à nouveau et que Paul rattrapera. A la fin du film, le chat est récupéré et Holly-Audrey tombe enfin dans les bras du héros.

Dans le roman de Truman Capote, Holly part et Paul ne la reverra jamais. Il cherche le chat dans un quartier de New York et fini par l’apercevoir… Il a réussi à se faire adopter… Holly est ailleurs, et enverra un carte marquée d’un rouge baiser à l’ami qui ne la serrera jamais dans ses bras… Ce film, pour plein de raisons, m’a bouleversé, et le roman aussi. Pour revenir à Audrey Hepburn, j’ai commencé à m’intéresser à elle, regardé des centaines de photos, vu un documentaire sur sa vie, lu quelques livres… Et mon cas s’est aggravé ! Car j’ai découvert une femme vivante, belle, qui se trouvait trop maigre et n’aimait pas ses oreilles… Une femme sublime qui pleurait en direct, quand, interviewée à la télévision à son retour d’Afrique, elle expliquait la détresse des enfants affamés. Audrey avait tout d’une femme irrésistible, jolie, intelligente, et marchant dans la vie, qui ne lui fit pas toujours de cadeau, avec une classe inouïe. Une femme adulée qui préféra ouvrir une parenthèse dans sa carrière pour élever ses enfants…. Voilà pourquoi je suis devenu fan d’Audrey Hepburn, parce que dans la vie comme à l’écran, elle est restée debout, une vraie femme aux grands yeux de chat rêveur et au sourire, mais au sourire… Nombreuses ont été les amies Facebook à liker mes posts sur Audrey, car beaucoup savent bien que cette brindille de femme réunissait trois qualités merveilleuses : l’intelligence, la sensibilité et le cœur, je l’ai déjà dit, une « vraie femme » que le mec que je suis encore aurait tant aimé avoir pour amie et serrer dans ses bras !

La formidable histoire de l’alchimiste Marconnet…

« Une bouteille ronde à long col contenait une liqueur de couleur verdâtre et au fond une espèce de poudre blanche dont Marconnet précisa l’utilité : « Au début du mois de mars dernier, mettant dans la bouteille la liqueur composée d’esprit de vitriol, d’esprit d’urine […] la terre ou poudre qui est au fond est de la teste morte avec de l’antimoine, qu’il fit fermenter la liqueur en l’exposant a l’air […] de la fermentation il se composait un sel dont l’usage serait capable de guérir toutes sortes de maladies et de prolonger la vie des hommes. Le répondant l’a proposé à l’Académie des sciences afin de leur en faire faire des épreuves. Et que si elles réussissent, il l’a présenté au roi comme le fruit d’un travail de plus de douze années. Ajoute qu’en apportant les fioles il craint qu’on les ait remuées et que la liqueur ayant été troublée elle ne puisse plus produire le même sel. » La cassette renfermait quatre-vingt-neuf fioles de différentes formes et grandeurs remplies de la même liqueur, un « sel sympathique » aux vertus curatives essentielles, d’après son inventeur, bien sûr… »

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… La suite de la formidable histoire de l’alchimiste Marconnet dans

« Paris fantastique, histoires bizarres et incroyables »

Editions du Castor astral!

Dimanche, au Salon du livre dédicace de « Paris fantastique, histoires bizarres et incroyables »

Dimanche prochain 23 mars, entre  15h30 et 17h30

Au Salon du livre de Paris

Je signerai mon nouveau livre « Paris fantastique, histoires bizarres et incroyables«  

stand du Castor astral, R82 (région Aquitaine)

Rencontrons-nous, échangeons, discutons!

Venez nombreux!

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En savoir plus sur http://www.salondulivreparis.com/A-la-une/Moteurs-de-recherche/Zoom-personnalites.htm?Zoom=b007878ce365a9e12a4d57b6475a91f1#XxKLSohb5Q8g9zAK.99

La chute de monsieur de Blanrocher…

Monsieur de Blanrocher, né en 1607, fameux joueur de luth, organisait des réunions de musiciens, chez lui. Un jour, il chuta dans un escalier et mourut… Plusieurs musiciens, dont le grand Couperin, écrivirent une pièce musicale, un « tombeau » pour saluer sa mémoire… 
Aujourd’hui dans mon nouveau livre « Paris fantastique, histoires bizarres et incroyables » (éditions du Castor astral), les archives parlent…

Et écoutez bien cette musique : on y entend Blanrocher tomber!

Image de prévisualisation YouTube

Mon nouveau livre : « Paris fantastique » sort cette semaine!

« Rodolphe TROUILLEUX, parisien de Paris est né en 1959. Depuis ses plus jeunes années, il flâne dans les rues de la capitale à la recherche de l’insolite, de l’étrange et du merveilleux. Fouillant les archives et les bibliothèques en quête de faits-divers inconnus et d’histoires inédites, il multiplie les découvertes. Spécialiste reconnu de l’histoire de Paris il a toujours eu la volonté, dans ses ouvrages, de partager avec un large public l’inépuisable patrimoine historique de la capitale.

Il est notamment l’auteur du best seller « Paris secret et insolite », (Parigramme) mais aussi de « Montmartre des écrivains », « Le Palais Royal, un demi-siècle de folies » et « Histoires insolites des animaux de Paris ». (Bernard Giovanangeli éditeur).

Très régulièrement, il écrit des spectacles produits dans le cadre du festival « Du rififi aux Batignolles ». Basées sur une solide documentation, ces promenades théâtrales évoquent toujours une personnalité de l’histoire ou de la littérature tels Verlaine, l’explorateur Victor Jacquemont, François Vidocq ou le fameux cabaret du « Chat noir. »

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 Dans « Paris macabre », précédent volume paru en 2012 au Castor Astral, Rodolphe Trouilleux proposait au lecteur une géographie de l’étrange, du pittoresque et de l’incroyable, chaque récit étant localisé précisément à une adresse du Paris actuel.

Reprenant le même schéma, l’auteur a voulu poursuivre sa quête du merveilleux parisien en évoquant de nouvelles affaires, parfaitement authentiques, découvertes dans des liasses d’archives ou des volumes oubliés découverts dans des collections privées.

Ainsi, livre en main, le lecteur pourra partir à la rencontre d’un pharmacien astronome, d’un « folet » napolitain ou du fakir Birman. Il pourra aussi entendre des voix tirées du néant, chasser le lapin au Père-Lachaise ou découvrir comment Bichat perdit puis retrouva sa tête, etc.

Beaucoup d’autres histoires fantastiques et authentiques contées avec précision et humour par le détective de l’histoire : Rodolphe Trouilleux. Partez vous aussi, grâce à ce nouveau livre, à la découverte des affaires les plus bizarres et incroyables des rues de Paris ! »

Comme un cocon… Le petit bar de la rue Richard Lenoir

Dans le registre « secret  et insolite », il en faut beaucoup pour m’étonner, mais là… Hier soir, j’ai franchi pour la deuxième fois le seuil d’une adresse parisienne connue de quelques habitués, jeunes ou vieux, et du monde entier de la Chine à l’Australie. Cet endroit totalement débranché, où il ne faut pas « être vu » mais où l’on vous acceptera si vous y entrez sans haine et sans crainte, est un petit bar de la rue Richard-Lenoir, à Paris, à l’enseigne éponyme, même si celle-ci est un peu défraîchie…

Et il n’y a pas que l’enseigne qui ait perdu de sa fraîcheur d’origine. Imaginez : à main droite en entrant une file de tables encombrées de diverses choses, dont la cage du canari… Un très vieil oiseau…

Tout est vieux ici, « vintage » comme on dit maintenant : le canari, le chat, le décor. Vous me permettrez de ne pas mêler à cet inventaire d’antiquités madame Paulo qui, comme vous l’aurez deviné, est aussi hors d’âge, car la patronne mérite le respect qui lui est dû. Son dos cassé en deux par le poids des ans et ses cheveux blancs peignés en désordre ne laissent planer aucun doute : elle est vieille. Et alors ?

La mémé assure derrière le comptoir. Elle ouvre la boutique en fin de journée et la boucle à deux heures du matin… Oui, vous avez bien lu : la dame,  courageuse et vaillante, assure la permanence des assoiffés jusqu’à pas d’heure.  On a sa conscience professionnelle ou on ne l’a pas !

Et elle se lèvera à sept heures du mat’, avouant pousser jusqu’à onze  si elle se sent fainéante.

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A main droite, en entrant, le zinc « d’époque »  est souligné par des plaques de matière ondulée jaune, genre plastique. Sur le comptoir, il reste un peu de place entre un bouquet de fleurs, une pile de vieux courriers et le chat, pour boire la bouteille recommandée : une bière, « de celle que boivent tous les Belges. »

Et c’est vrai qu’elle est bien bonne, la bière, un peu acidulée, comme l’ambiance maison. Quand elle ne répond pas aimablement à nos questions – toujours les mêmes, on imagine – madame Paulo gueule après Whaouh, le matou  du bistrot, un gros pépère grisou et caressant, aimable comme un bon loukoum. Le regard de ce chat est bouleversant quand il mate la mémé, « sa » mémé. Pas toujours très facile, hein, la vieille ? 

Vieille, elle ne l’a pas toujours été, forcément. Elle s’est installée là avec son Paulo de mari en 1965, quand le quartier était encore livré au bon populo, ce « qui a bien changé » dit-elle avec pudeur. A l’époque, le petit blanc limé du comptoir était avalé d’un trait par des clients assez nombreux pour faire vivre le couple.

Aujourd’hui, on ne vient là par hasard, certains sont de vieux clients mais d’autres viennent goûter ici à une forme d’humanité bien particulière : pas de musique ici sauf celle, un peu éraillée, de la voix de madame Paulo, pas de chichi et une bière honnête bue au goulot.

Les restes d’un décor genre « paillotte » subsistent d’un époque plus reluisante, parcourus, çà et là, par des guirlandes électrique de Noël!

Tout en haut, derrière, le comptoir, s’alignent des bouteilles, vides pour certaines et où subsistent parfois quelques reliques ultimes de vieux alcools. Et en dessous, tout un merdier poussiéreux, brocante d’un vie entière : une photo de Brassens, un vase cassé, des piles de vieux journaux ou l’image hilarante d’un Whaouh en gros plan. Comme un cocon, fait de vieux trucs entassés… Après tout, nous avons tous notre cocon quelque part, n’est-ce pas ?

J’étais là, hier soir, sur le trottoir, discutant avec quelques aimables personnes, quand j’ai vu madame Paulo détacher  son chat… Encadrée par la porte vitrée, s’est déroulée une scène intime et un peu magique : c’était l’heure du ronron pour Whaouh.

Je peux vous dire à vous – nous sommes entre nous – que l’image de cette vieille femme cassée en deux, donnant le manger à son compagnon, m’a beaucoup ému.

Prions pour que madame Paulo n’aille jamais à l’hôpital ou en maison de retraite et que le jour où elle passera sur l’autre rive,  ce soit chez elle, dans ce petit bar invraisemblable,  au milieu de son sommeil.

Et merci de me prévenir : si Whaouh est toujours là et si personne n’en veut, je l’adopterai afin qu’il puisse me regarder, moi aussi, avec des yeux débordant d’amour. 


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