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« Paris fantastique » : ou comment transformer la crasse en velours…

Bon, je préfère préciser tout de suite que Julien Wartrennt est un ami, mais il m’a fait tellement plaisir en postant ce message sur Facebook que je n’hésite pas à le reproduire. Depuis, j’ai les chevilles enflées, mais je me soigne!

« Ça pourrait passer pour une pub « copinage » mais j’ai juste l’envie sincère et spontanée de vous faire partager mon enthousiasme sur « Paris fantastique » le dernier livre de la collection « Curiosa et caetera » dirigée par  Eric Poindron.

Les livres sur Paris et ses mystères foisonnent, mais vraiment,  je n’ai encore jamais lu de « spécialiste » qui dégage la même sensibilité, la puissance narrative, cette capacité à donner l’impression de vivre physiquement les histoires, d’inviter au voyage dans le temps, de tomber amoureux de fantômes, de voir Paris avec l’oeil d’une personne qui y aurait vécu il y a des siècles, que Rodolphe Trouilleux.

Le « Paris Fantastique », dont je suis en train de dévorer les premières pages, avec une introduction aussi délicate qu’onirique, s’annonce grandiose.

Amis amoureux de Paris, pour apprécier d’autant plus votre ville chérie; amis haineux de Paris, pour y poser un regard différent et transformer le temps de la lecture la crasse en velours, grâce à la plume de l’historien-alchimiste (et peut-être même un peu vampire, pour décrire le vieux Paris comme s’il y avait vécu ?) auteur de ces pages… et tous les autres, je vous conseille vivement cet ouvrage. Ainsi que le « Paris Macabre », dont j’ai déjà dit le plus grand bien à une partie d’entre vous. »

Julien Wartrennt

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I love you Audrey Hepburn!

Quand j’ai commencé à poster, sur Facebook, des images d’Audrey Hepburn, j’ai essuyé quelques moqueries de mes amis. Certains pensaient que je subissais un démon de midi difficile, d’autres que je vivais mal mon âge mûr et que je me plaisais à contempler la belle frimousse de la star pour m’accrocher au temps qui passe… D’autres ont été étonnés : comment leur Trouilleux, celui qui passe des heures à tousser dans les archives poussiéreuses, pouvait tant se passionner pour une star, qui plus est disparue depuis bien longtemps ? Non, je ne suis pas devenu une midinette de 54 ans, non je ne suis pas encore gâteux, ne vous en déplaise… Au mois de décembre dernier, la télévision a diffusé « Breakfast at Tiffany’s » en version doublée… Le soir, j’étais chez moi, en conjugale compagnie, quand le générique du film a débuté. Et alors… Et alors j’ai été saisi par la musique de Mancini, vous savez quand Audrey sort d’un taxi et va admirer, tout en buvant café et mangeant un croissant, la façade du magasin Tiffany, sur la 5e avenue…

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Et mon Dieu, quelle allure, quelle classe, quelle beauté dans une seule personne… Je n’ai pas lâché le film, étonné par ces images un peu « technicolor » et cette intrigue qui n’en est pas une… Une fille perdue, belle, agaçante, charmante, un peu enfantine… Dites, les mecs, vous en avez connu, vous aussi, de ces filles inaccessibles et capables de vous torturer d’un battement de cils ? Moi, j’en ai vu souvent et mon cœur en saigne toujours un peu, mais bon, c’est du passé ! Et c’est ça que vit Paul, dans ce film. Cette fille attachante qui vient se lover dans son lit comme une chatte et qui prétend chercher un beau parti tout en jetant des œillades au pauvre écrivain en herbe… Holly Golithly est une paumée vendant son joli corps à des mecs pleins aux as, c’est ainsi… Nous sommes tous des enfants perdus pensait Max Jacob. Holly l’est un peu plus, comme ce chat qu’elle a recueilli, qu’elle cherchera à perdre à nouveau et que Paul rattrapera. A la fin du film, le chat est récupéré et Holly-Audrey tombe enfin dans les bras du héros.

Dans le roman de Truman Capote, Holly part et Paul ne la reverra jamais. Il cherche le chat dans un quartier de New York et fini par l’apercevoir… Il a réussi à se faire adopter… Holly est ailleurs, et enverra un carte marquée d’un rouge baiser à l’ami qui ne la serrera jamais dans ses bras… Ce film, pour plein de raisons, m’a bouleversé, et le roman aussi. Pour revenir à Audrey Hepburn, j’ai commencé à m’intéresser à elle, regardé des centaines de photos, vu un documentaire sur sa vie, lu quelques livres… Et mon cas s’est aggravé ! Car j’ai découvert une femme vivante, belle, qui se trouvait trop maigre et n’aimait pas ses oreilles… Une femme sublime qui pleurait en direct, quand, interviewée à la télévision à son retour d’Afrique, elle expliquait la détresse des enfants affamés. Audrey avait tout d’une femme irrésistible, jolie, intelligente, et marchant dans la vie, qui ne lui fit pas toujours de cadeau, avec une classe inouïe. Une femme adulée qui préféra ouvrir une parenthèse dans sa carrière pour élever ses enfants…. Voilà pourquoi je suis devenu fan d’Audrey Hepburn, parce que dans la vie comme à l’écran, elle est restée debout, une vraie femme aux grands yeux de chat rêveur et au sourire, mais au sourire… Nombreuses ont été les amies Facebook à liker mes posts sur Audrey, car beaucoup savent bien que cette brindille de femme réunissait trois qualités merveilleuses : l’intelligence, la sensibilité et le cœur, je l’ai déjà dit, une « vraie femme » que le mec que je suis encore aurait tant aimé avoir pour amie et serrer dans ses bras !

La formidable histoire de l’alchimiste Marconnet…

« Une bouteille ronde à long col contenait une liqueur de couleur verdâtre et au fond une espèce de poudre blanche dont Marconnet précisa l’utilité : « Au début du mois de mars dernier, mettant dans la bouteille la liqueur composée d’esprit de vitriol, d’esprit d’urine […] la terre ou poudre qui est au fond est de la teste morte avec de l’antimoine, qu’il fit fermenter la liqueur en l’exposant a l’air […] de la fermentation il se composait un sel dont l’usage serait capable de guérir toutes sortes de maladies et de prolonger la vie des hommes. Le répondant l’a proposé à l’Académie des sciences afin de leur en faire faire des épreuves. Et que si elles réussissent, il l’a présenté au roi comme le fruit d’un travail de plus de douze années. Ajoute qu’en apportant les fioles il craint qu’on les ait remuées et que la liqueur ayant été troublée elle ne puisse plus produire le même sel. » La cassette renfermait quatre-vingt-neuf fioles de différentes formes et grandeurs remplies de la même liqueur, un « sel sympathique » aux vertus curatives essentielles, d’après son inventeur, bien sûr… »

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… La suite de la formidable histoire de l’alchimiste Marconnet dans

« Paris fantastique, histoires bizarres et incroyables »

Editions du Castor astral!

Dimanche, au Salon du livre dédicace de « Paris fantastique, histoires bizarres et incroyables »

Dimanche prochain 23 mars, entre  15h30 et 17h30

Au Salon du livre de Paris

Je signerai mon nouveau livre « Paris fantastique, histoires bizarres et incroyables«  

stand du Castor astral, R82 (région Aquitaine)

Rencontrons-nous, échangeons, discutons!

Venez nombreux!

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En savoir plus sur http://www.salondulivreparis.com/A-la-une/Moteurs-de-recherche/Zoom-personnalites.htm?Zoom=b007878ce365a9e12a4d57b6475a91f1#XxKLSohb5Q8g9zAK.99

La chute de monsieur de Blanrocher…

Monsieur de Blanrocher, né en 1607, fameux joueur de luth, organisait des réunions de musiciens, chez lui. Un jour, il chuta dans un escalier et mourut… Plusieurs musiciens, dont le grand Couperin, écrivirent une pièce musicale, un « tombeau » pour saluer sa mémoire… 
Aujourd’hui dans mon nouveau livre « Paris fantastique, histoires bizarres et incroyables » (éditions du Castor astral), les archives parlent…

Et écoutez bien cette musique : on y entend Blanrocher tomber!

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Mon nouveau livre : « Paris fantastique » sort cette semaine!

« Rodolphe TROUILLEUX, parisien de Paris est né en 1959. Depuis ses plus jeunes années, il flâne dans les rues de la capitale à la recherche de l’insolite, de l’étrange et du merveilleux. Fouillant les archives et les bibliothèques en quête de faits-divers inconnus et d’histoires inédites, il multiplie les découvertes. Spécialiste reconnu de l’histoire de Paris il a toujours eu la volonté, dans ses ouvrages, de partager avec un large public l’inépuisable patrimoine historique de la capitale.

Il est notamment l’auteur du best seller « Paris secret et insolite », (Parigramme) mais aussi de « Montmartre des écrivains », « Le Palais Royal, un demi-siècle de folies » et « Histoires insolites des animaux de Paris ». (Bernard Giovanangeli éditeur).

Très régulièrement, il écrit des spectacles produits dans le cadre du festival « Du rififi aux Batignolles ». Basées sur une solide documentation, ces promenades théâtrales évoquent toujours une personnalité de l’histoire ou de la littérature tels Verlaine, l’explorateur Victor Jacquemont, François Vidocq ou le fameux cabaret du « Chat noir. »

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 Dans « Paris macabre », précédent volume paru en 2012 au Castor Astral, Rodolphe Trouilleux proposait au lecteur une géographie de l’étrange, du pittoresque et de l’incroyable, chaque récit étant localisé précisément à une adresse du Paris actuel.

Reprenant le même schéma, l’auteur a voulu poursuivre sa quête du merveilleux parisien en évoquant de nouvelles affaires, parfaitement authentiques, découvertes dans des liasses d’archives ou des volumes oubliés découverts dans des collections privées.

Ainsi, livre en main, le lecteur pourra partir à la rencontre d’un pharmacien astronome, d’un « folet » napolitain ou du fakir Birman. Il pourra aussi entendre des voix tirées du néant, chasser le lapin au Père-Lachaise ou découvrir comment Bichat perdit puis retrouva sa tête, etc.

Beaucoup d’autres histoires fantastiques et authentiques contées avec précision et humour par le détective de l’histoire : Rodolphe Trouilleux. Partez vous aussi, grâce à ce nouveau livre, à la découverte des affaires les plus bizarres et incroyables des rues de Paris ! »

Comme un cocon… Le petit bar de la rue Richard Lenoir

Dans le registre « secret  et insolite », il en faut beaucoup pour m’étonner, mais là… Hier soir, j’ai franchi pour la deuxième fois le seuil d’une adresse parisienne connue de quelques habitués, jeunes ou vieux, et du monde entier de la Chine à l’Australie. Cet endroit totalement débranché, où il ne faut pas « être vu » mais où l’on vous acceptera si vous y entrez sans haine et sans crainte, est un petit bar de la rue Richard-Lenoir, à Paris, à l’enseigne éponyme, même si celle-ci est un peu défraîchie…

Et il n’y a pas que l’enseigne qui ait perdu de sa fraîcheur d’origine. Imaginez : à main droite en entrant une file de tables encombrées de diverses choses, dont la cage du canari… Un très vieil oiseau…

Tout est vieux ici, « vintage » comme on dit maintenant : le canari, le chat, le décor. Vous me permettrez de ne pas mêler à cet inventaire d’antiquités madame Paulo qui, comme vous l’aurez deviné, est aussi hors d’âge, car la patronne mérite le respect qui lui est dû. Son dos cassé en deux par le poids des ans et ses cheveux blancs peignés en désordre ne laissent planer aucun doute : elle est vieille. Et alors ?

La mémé assure derrière le comptoir. Elle ouvre la boutique en fin de journée et la boucle à deux heures du matin… Oui, vous avez bien lu : la dame,  courageuse et vaillante, assure la permanence des assoiffés jusqu’à pas d’heure.  On a sa conscience professionnelle ou on ne l’a pas !

Et elle se lèvera à sept heures du mat’, avouant pousser jusqu’à onze  si elle se sent fainéante.

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A main droite, en entrant, le zinc « d’époque »  est souligné par des plaques de matière ondulée jaune, genre plastique. Sur le comptoir, il reste un peu de place entre un bouquet de fleurs, une pile de vieux courriers et le chat, pour boire la bouteille recommandée : une bière, « de celle que boivent tous les Belges. »

Et c’est vrai qu’elle est bien bonne, la bière, un peu acidulée, comme l’ambiance maison. Quand elle ne répond pas aimablement à nos questions – toujours les mêmes, on imagine – madame Paulo gueule après Whaouh, le matou  du bistrot, un gros pépère grisou et caressant, aimable comme un bon loukoum. Le regard de ce chat est bouleversant quand il mate la mémé, « sa » mémé. Pas toujours très facile, hein, la vieille ? 

Vieille, elle ne l’a pas toujours été, forcément. Elle s’est installée là avec son Paulo de mari en 1965, quand le quartier était encore livré au bon populo, ce « qui a bien changé » dit-elle avec pudeur. A l’époque, le petit blanc limé du comptoir était avalé d’un trait par des clients assez nombreux pour faire vivre le couple.

Aujourd’hui, on ne vient là par hasard, certains sont de vieux clients mais d’autres viennent goûter ici à une forme d’humanité bien particulière : pas de musique ici sauf celle, un peu éraillée, de la voix de madame Paulo, pas de chichi et une bière honnête bue au goulot.

Les restes d’un décor genre « paillotte » subsistent d’un époque plus reluisante, parcourus, çà et là, par des guirlandes électrique de Noël!

Tout en haut, derrière, le comptoir, s’alignent des bouteilles, vides pour certaines et où subsistent parfois quelques reliques ultimes de vieux alcools. Et en dessous, tout un merdier poussiéreux, brocante d’un vie entière : une photo de Brassens, un vase cassé, des piles de vieux journaux ou l’image hilarante d’un Whaouh en gros plan. Comme un cocon, fait de vieux trucs entassés… Après tout, nous avons tous notre cocon quelque part, n’est-ce pas ?

J’étais là, hier soir, sur le trottoir, discutant avec quelques aimables personnes, quand j’ai vu madame Paulo détacher  son chat… Encadrée par la porte vitrée, s’est déroulée une scène intime et un peu magique : c’était l’heure du ronron pour Whaouh.

Je peux vous dire à vous – nous sommes entre nous – que l’image de cette vieille femme cassée en deux, donnant le manger à son compagnon, m’a beaucoup ému.

Prions pour que madame Paulo n’aille jamais à l’hôpital ou en maison de retraite et que le jour où elle passera sur l’autre rive,  ce soit chez elle, dans ce petit bar invraisemblable,  au milieu de son sommeil.

Et merci de me prévenir : si Whaouh est toujours là et si personne n’en veut, je l’adopterai afin qu’il puisse me regarder, moi aussi, avec des yeux débordant d’amour. 

Chouette la vie!

Un jour – vous avez dix-huit ans – vers la fin des années soixante-dix, vous vous promenez dans le quartier du Marais puis vous découvrez, au détour d’une rue, un passage pittoresque… L’allée  des arbalétriers permet de traverser le pâté de maisons et de rejoindre la rue Vieille-du-Temple…

Puis, vingt-cinq ans après, vous écrivez un guide de « Paris secret et insolite » et vous consacrez une page à cette curiosité… 

Et dix-huit ans plus tard, en 2014, votre fille vous tend son portable : 

- Tiens papa, tu as vu la photo que j’ai faite? 

- Bien! C’est où? 

- Dans le Marais…

Je regarde mieux : c’est l’allée des Arbalétriers!  

Trente-six ans après!  Je n’aurais jamais imaginé en 1977 qu’un jour ma fille passerait par-là, sortirait son portable et… Ainsi de suite!

« C’est la vie », me direz-vous! Eh bien c’est chouette la vie dans ces moments-là!

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« Dédié à tous mes amis »

Vendredi soir, alors que je me dirigeais vers mon rendez-vous, dans le but de passer une bonne soirée avec deux zigs qui sont plutôt dans le genre de « l’air de pas y toucher » si vous voyez ce que je veux dire, j’ai été attiré par la boutique d’un brocanteur…  Un genre « bric à brac » comme on pouvait en voir tant à Paris autrefois… Des piles de livres étaient disposées dehors et un écriteau en indiquait le prix : un euro! J’ai plongé, pas vraiment convaincu de trouver une merveille dans ce tas de papier informe… J’avais tort! Après avoir feuilleté un recueil de feuilletons du début du XXe siècle, un atlas et quelques autres ouvrages sans intérêt, mon oeil a été attiré par un petit cartonnage ancien, dans le genre usé aux coins, un peu cradingue, enfin, vous voyez ce que je veux dire…

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Il était là, m’attendant, en haut d’une pile… Je l’ai saisi, ouvert et : oh surprise! Il s’agissait d’un recueil de chansons manuscrit, truffé de petits choses imprimées fort intéressantes… J’ai vite payé mon « chopin » et raflé aussi au passage un cadre pèle-mêle dans le genre vieillot charmant, avec une belle accumulation de binettes, une petite boîte XIXe bien sale mais jolie une fois nettoyée et une coupe en métal, bien tortillée qui devrait plaire à ma bourgeoise, dans le genre des stations de métro si vous voyez ce que je veux dire… Parvenu au rade avec mes merveilles, je me suis fait chambrer par mes amis – tu parles d’amis, ouais! –

 - Tiens? Mais qu’est-ce que c’est c’est que toutes ces vieilles merdes!?
Ah les ingrats! 
M’enfin, bon, la soirée a été bien chouette tout de même! Des bons zigs j’vous dis… Toute manière je leur dois le respect : sont plus vieux que moi! Ouaf ouaf! A la revoyure les poteaux… 

Recueil de chansons anciennes et nouvelles par Gustave Henri Jabely, brasseur à Benevent, dans la Creuse, deux petits carnets reliés ensembles, « dédié à tous mes amis »… « Commencé le 15 septembre 1857″

Un euro, hier soir, à Paris

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La magie des archives…

J’ai repris le chemin des archives. Depuis plusieurs mois, à la demande d’un commanditaire, je me suis plongé dans de nouvelles recherches consacrées à la biographie d’un personnage étrange et fascinant, écrivain, patron de presse et maître- chanteur.

Aucune recherche, quand elle est approfondie, ne laisse indifférent et la découverte d’un élément du puzzle qui permettra, une fois assemblé aux autres, de présenter finalement une certaine vérité, est toujours satisfaisante. On a cherché, on a trouvé, parfois par le plus grand des hasards, une information capitale et éclairante et l’on est satisfait au fond de soi-même. Pour le chercheur, c’est un jour « avec » compensant les nombreux  autres « sans » où les heures filent sans apporter le moindre indice ou broutille d’information.

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Aux archives, j’ai souvent vu des chercheurs satisfaits de leur journée, repartir d’un pas rapide vers leur domicile. Ils avaient « trouvé » contrairement à d’autres, laborieux, besogneux et qui, remuant des tonnes de papier, étaient quotidiennement déçus par la vacuité  de leurs recherches. 

Je me rappelle de monsieur L., charmant  retraité tentant de reconstituer la vie d’un espion du premier Empire ! Mieux que quiconque, il était parvenu à un résultat satisfaisant, mais au prix de combien d’heures passées au sein des archives et des bibliothèques ! Il était patient, méticuleux et cherchait toujours et encore, un nom ou un lieu connus de son idole du moment . Il était lui-même convaincu qu’il tournait en rond et que sa quête était un peu vaine. Il a, depuis, rejoint le paradis des chercheurs…

Hier, aux Archives nationales, dans les bâtiments flambants neufs de Pierrefitte, j’ai connu un de ces moments magiques, de ceux qui me font passer patiemment des heures, penché à ma table de travail. Extrait de la série BB consacrée à la justice, j’ai pu consulter un épais dossier consacré à la demande en révision d’une condamnation  de mon personnage pour outrage aux mœurs et extorsion de fonds, pas moins !

Et là, au moment où je m’y attendais  le moins, le temps écoulé entre cette affaire, datant des années vingt, et notre époque, s’est effacé. Manipulant ces papiers, émanant du Parquet, des avocats ou de plus sombres fonctionnaires, j’ai rejoint l’homme en prison, mieux compris ses angoisses, presque échangé avec lui ! Parcourant les mémoires produits par la défense, lu les lettres du prisonnier, dactylographiées sur un luxueux papier vergé, j’ai tenté de comprendre les motifs de l’accusation. Etonnant et périlleux exercice pour quelqu’un qui n’a jamais fréquenté les tribunaux !

Qu’importe, cette étonnante moisson me permettra d’écrire un passage bien documenté de mon futur ouvrage. Mais partiel tout de même, car, pour ce travail d’un historien qui a la prétention de savoir lire entre les lignes, combien de paroles prononcées alors se sont envolées, de documents ont été volontairement détruits ? 

L’honneur du métier d’historien est peut-être aussi de donner la parole à ceux qui nous ont précédé, qu’ils aient été fréquentables ou non…

Cette recherche est bien sombre, mais passionnante, et d’autres découvertes et recoupement, nombreux,  restent à faire, d’autres indices à confirmer…

L’enquête continue et, j’en suis sûr, elle me réserve encore de beaux frissons…

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